Définir la hernie discale

Il y a quelques siècles, une tactique militaire envisageable lorsqu’un agresseur assiégeait une fortification consistait à employer des sapeurs pour creuser des tunnels jusque sous les remparts ennemis affaiblissant leur fondation pour les laisser s’écrouler d’eux-mêmes.

Malgré une multitude de petits soldats vous assiégeant, vous demeurez confiant confortablement dans votre formidable bastion. Soudainement, vos remparts s’écroulent laissant apparaitre les problèmes tel un déluge s’ensuivant d’un barrage hydraulique cédant sous la pression. Un parallèle avec une hernie discale : patiente, dissimulant adroitement les premiers signes de sa présence jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Définir la hernie discale

Comme une hernie se définit par un déplacement localisé d’un organe ou d’un tissu mou hors de sa position habituelle, la hernie discale (et nonl’hernie, l’élision étant interdite pour ce mot) se caractérise par un bombement du disque intervertébral fréquemment causé par une migration du noyau pulpeux. La pathologie évolue en plusieurs étapes, chacune présentant ses propres mécanismes.

Étape I : la prédisposition

Premièrement, une faiblesse ou une fissure du disque intervertébral est requise. Qu’elle soit causée par un trauma, un impact, des mouvements répétés ou une mauvaise posture, la pathologie survient habituellement à la suite d’un processus dégénératif.

Les disques se nourrissent par un phénomène rappelant une éponge ou les poumons : quand ils subissent une traction, soit par le mouvement des vertèbres ou le rebondissement qui accompagne leur rôle d’amortisseurs, ils gonflent pour combler l’espace disponible et aspirent les ressources avoisinantes. Si la musculature adjacente contracte continuellement pour quelconques raisons, elle resserre la région et limite cette mobilité. Mal nourri, le disque s’affaiblit, dessèche et se prédispose à se fissurer sous la pression.

Avant d’affaisser les fortifications, nos sapeurs doivent creuser patiemment et subtilement leur tunnel.

Étape II : la migration

Deuxièmement, la pathologie nécessite une forte pression, un écrasement du disque lésé entamant la migration du noyau. Normalement, ce dernier se déplace en direction opposée à la pression appliquée par le mouvement des vertèbres (par exemple, une flexion le pousse en postérieur). Cependant, il demeure plutôt centré et l’élasticité des anneaux fibreux sains le ramène à sa position originale.

Un écrasement excessif du disque oblige le noyau à rechercher une échappatoire. Comme il optera pour le chemin offrant la moindre résistance, il s’infiltrera au sein d’une faiblesse ou d’une lésion.

Leur tunnel bien consolidé, nos sapeurs s’affairent à s’attaquer aux fondations des remparts en les affaiblissant tranquillement ou par l’utilisation d’explosifs.

Étape III : la hernie discale

Dernièrement, la proximité du noyau à la périphérie du disque entrainera un bombement de celui-ci. Alors qu’auparavant les symptômes locaux appartenaient aux problématiques connexes qui aplatissaient le disque, l’apparition de cette saillie engendre les premiers symptômes propres à la pathologie, déterminés par la structure que le bombement comprimera : un ligament vertébral, la musculature ou la racine nerveuse avoisinante. Sans traitement, la pathologie évoluera presque inévitablement en névralgie.

Le travail des sapeurs porte ses fruits, perforant vos défenses et l’armée qui vous assiégeait patiemment lance son assaut dans la brèche.

Traiter la hernie discale

Tout mécanisme entourant la pathologie revient à une pression abusive, de la prédisposition à la migration du noyau jusqu’à l’accroissement de la saillie, alors que le disque se fait aplatir comme une crêpe. C’est pourquoi le traitement favorise la traction.

Soustrayant le trauma, la pathologie est usuellement le résultat d’un effet domino évoluant sur une longue période de temps. Ne négligez donc pas la problématique qui à l’origine resserre cet étau. La pression bloque fréquemment une vertèbre avoisinant la hernie en dérangement intervertébral mineur encourageant la musculature à contracter davantage. Notez que les mobilisations en torsion, bien que non contrindiquées, peuvent augmenter temporairement les symptômes de la pathologie.

La chirurgie privilégiée consiste en l’ablation de la saillie. Le protocole médical semble favoriser le traitement par thérapie manuelle, réservant l’intervention aux cas de bombements postéro latéraux sévèrement accaparants ou les émergences postérieures s’engageant dans le canal vertébral, risquant de comprimer la moelle épinière.

Comme le disque lésé demeurera un point vulnérable à la récidive, renforcez doucement la région et modifiez les habitudes de vies en conséquence.

Malgré votre confiance envers vos remparts en situation de siège, souvenez-vous qu’une armée à vos portes attire davantage l’attention que les sapeurs œuvrant ensevelis sous elle. Même si vous repoussez l’assaut où vos murs se sont écroulés, il est inutile de colmater la brèche tant que les sapeurs ennemis demeurent opérationnels. La stratégie de mise reste de les affronter directement pour les enlever de l’équation.

Ref: http://www.monreseauplus.com/blogue/hernie-discale-sous-pression/